• Dans la plaine les baladins
    S'éloignent au long des jardins
    Devant l'huis des auberges grises  
    Par les villages sans églises.
    Et les enfants s'en vont devant
    Les autres suivent en rêvant
    Chaque arbre fruitier se résigne
    Quand de très loin ils lui font signe.
      
    Ils ont des poids ronds ou carrés
    Des tambours, des cerceaux dorés
    L'ours et le singe, animaux sages
    Quêtent des sous sur leur passage.

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  • http://www.collegebeaubois.qc.ca/~jfhoule/portrait1_edited.jpg

    Peindre d'abord une cage avec une porte ouverte,
    Peindre ensuite quelque chose de joli, de simple et de beau,
    Placer ensuite la toile contre un arbre ou dans un jardin.
      
    Se cacher derrière l'arbre, silencieusement sans bouger...
    Parfois l'oiseau arrive vite, ou bien des années après,
                   Ne pas se décourager : attendre.
      
    Si l'oiseau arrive, attendre que l'oiseau pénètre dans sa cage,
    fermer alors tout doucement la porte avec le pinceau,
    Puis effacer un à un tous les barreaux... Peindre ensuite le
    vert feuillage, la fraîcheur du vent, la poussière du soleil,
    le bruit des bêtes, de l'herbe dans la chaleur de l'été.
      
    Si l'oiseau chante c'est bon signe, vous pouvez alors signer le
    tableau en arrachant tout doucement une des plumes de l'oiseau
    et vous écrivez votre nom dans un coin du tableau.

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  • Je vis assis, tel qu'un ange aux mains d'un barbier,
    Empoignant une chope à fortes cannelures,
    L'hypogastre et le col cambrés, une Gambier
    Aux dents, sous l'air gonflé d'impalpables voilures.
     
    Tels que les excréments chauds d'un vieux colombier,
    Mille Rêves en moi font de douces brûlures :
    Puis par instants mon coeur triste est comme un aubier
    Qu'ensanglante l'or jeune et sombre des coulures.
     
    Puis, quand j'ai ravalé mes rêves avec soin,
    Je me tourne, ayant bu trente ou quarante chopes,
    Et me recueille, pour lâcher l'âcre besoin :
     
    Doux comme le Seigneur du cèdre et des hysopes,
    Je pisse vers les cieux bruns, très haut et très loin,
    Avec l'assentiment des grands héliotropes.

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  • L'image “http://ec-51-michel-ange.scola.ac-paris.fr/Images/Poesie%20Sensation.jpg” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.

    Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,
    Picoté par les blés, fouler l'herbe menue :
    Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
    Je laisserai le vent baigner ma tête nue.
     
    Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
    Mais l'amour infini me montera dans l'âme,
    Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
    Par la Nature, - heureux comme avec une femme.

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  • http://www.galeotti-painter.com/MT08.jpg

    C'est un trou de verdure où chante une rivière,
    Accrochant follement aux herbes des haillons
    D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
    Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

    Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
    Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
    Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
    Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

    Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
    Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
    Nature, berce-le chaudement : il a froid.

    Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
    Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
    Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
     

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