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Derrière les portes du Louvre se trouve le Saint Groove
A 40 pas de la Joconde il y a une fléche au stylo rouge.
Il faut s'y faufiler de nuit et si possible d'un pas smooth
Ou que le gardien te couvre sinon c'est l'alerte rouge.
On nous cache des choses depuis Adam et Eve
Le lièvre et la tortue, parie sur le lièvre.
Le vrai, le faux, le vraiment faux
C'est vrai, c'est faux
C'est vraiment le pogo de la théorie du complot.
Certains avaient des allumettes pendant la guerre du feu.
Le copain d'une copine a cotoyé Sophie Neveu.
Y'a jamais eu personne qui a mis le pied sur la Lune.
On dit que c'est Edith Piaf qui a écrit "Mon truc en plume".
On dit que sur d'autres planétes les petits hommes verts ont la télé,
Et qu'ils sont fasciné par le J.T. d' Jean-Claude Bourret.
[Refrain] Tout se mélange dans ma tête depuis l'aube
Je suis comme dans un chapitre du Da Vinci Claude
Tout se mélange dans ma tête depuis l'aube
Des tas de secrets d'état sont là devant toi,
Un soir dans une ruelle un homme étrange me déclara
Que Marilyn Monroe était une fan de Pompidou
Et qu'elle a déclarée sa flamme en chantant "Pom Pom Pi Dou".
Le Dalaï Lama, Serge Lama, Alain Delon
Sont partis au Tibet pour leur chanter la Madelon.
On dit qu'il y a des gens qui sont montés dans des soucoupes
Qu'ils y ont bus du jus de coco qu'ils ont coupé au coupe-coupe
Juste parce qu'il a parlé du monstre de Roswell
L'armée américaine s'est séparée de Jacques Pradel.
[Refrain]
Ils ont dit que Sheila et la Joconde étaient des hommes.
Qu'il y aurait un bug pour fêter le millénium.
Que certains boulangers font des babas au polonium
Qu'ils enrichissent à l'uranium et qu'ils arrosent avec du rhum.
Il y a de l'info au-delà des infos
Et de la désinfo, tout cela n'est pas faux.
Dans les Simpsons c'est: "qui a tué Kenny ?"
Mais la question que l'on se pose est : "Qui a tué Kennedy ?"
Dans l'ordre du temple, Solaar avance
Je vois venir des pompiers avec des jerricans d'essence.
[Refrain]Hasta siempre. Que vive la Revolución
Rapero número uno el grito en la cancción
Soy el papel del líder como Fidel Castro
Tengo el microfóno amigo cuidado
Solaar, soy al mismo tiempo ser y estar
Estrella : la gente de Indía me llama star
Paz al rap de Barcelona. De Costa Rica.
Alianza tercer mundo Suramerica
A mí me gustaba la chica llamaba Rachel
Tengo la voz, la fuerza, estiló y papel.
Si te gusta vas a bailar como Ibiza.
Soy como el sol. Hijo de Africa
Refrain : Eso es amor sin dolor
Hasta la próxima mi amor
Eso es amor sin dolor
Hasta la vista mi amor
J'étais livreur de pizzas près de l'hacienda
Où la chica du nom d'Esmeralda faisait la fiesta
Comme par hasard elle me commande un pan-chorizo
J'ai compris le complot cuando la fille me dit te quierro
Amigo, dans le barrio on se pavanait sec.
Sex six jours sur septembre Tequila, pas de prise de tête
Mais ça n'a pas plu à certains pistoleros
Bagarreurs tel Valera de vraies têtes de vils héros
Expulsé de la ville tel un sans pap
Seul sans barillet, isolé tel un catho sans pape
Quand je pense à toi Rachel Esmeralda
J'en ai la gorge serrée mais bon j'ai des valda
Refrain
On est en Californie, bien avant B-Watch
J'marche solo tel un orphelin dans la poche de Bihac
Y a des noichs Kwan Chang Ken et des gringos
Dégringolent y a des panchos sous les sombreros
À contre-jour Esmeralda déesse
Les yeux pleins de liesse sort du Poney Express
Elle me dit vamonos, je réponds yes
C'était Bonnie et Claude dans notre Dame de Barbès
Hasta la vista, générique final
Hasta la próxima, on part vers l'ouest à cheval
Tout le monde se lève il n'y a plus personne dans le ciné
Le film est terminé mais j'entends chanter
Refrain
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Les livres nannoncent jamais rien, ce nest malheureusement pas une raison pour ne pas y croire. Lécrivain et artiste Edouard Levé sest tué lundi à 42 ans. Sa femme la trouvé en fin de journée. Il avait laissé une série de lettres précises. Trois jours avant, il avait rendu à son éditeur, Paul Otchakovsky-Laurens, un manuscrit intitulé : Suicide. Il y évoque un ami mort voilà quinze ans. Il aimait Raymond Roussel, Yves Klein, Georges Perec, Robert Bresson. Son dernier ouvrage publié, Autoportrait, paru en 2005 (1), commençait par ces mots : «Adolescent, je croyais que la Vie mode demploi maiderait à vivre et Suicide mode demploi à mourir.»Constats. Edouard Levé avait 13 ans à la parution du roman de Perec, 17 ans à celle du manuel de Claude Guillon et Yves le Bonniec. Entre ces deux âges, lit-on ailleurs dans Autoportrait, «jai acheté deux ouvrages de la collection Que sais-je ? , lun sur lart, lautre sur la folie, ce sont encore les sujets qui me troublent le plus. Jai commencé six fois à lire lInterprétation des rêves, je ne sais pas pourquoi jai arrêté.» Tout le livre est ainsi, un enchaînement sec, sans chevilles ni logique, de constats sur lui-même : une phrase, un constat. Au lecteur de conclure ce quil veut ou peut de faire la psychologie, la morale ou, plus modestement, dapprécier les effets comiques nés dassociations surprenantes. Au bout du compte, ce livre sans mode demploi ni démoi établit son authenticité dune manière spéciale : en tuant la marionnette avec un silencieux.La vie entière de Levé se trouve dans Autoportrait, mais on ne ly voit pas. Il ne veut surtout pas la reconstruire, faire le malin avec son personnage, légender un récit. Il se décrit sans amour-propre, en photographe que par ailleurs il est : plaque sensible et mémorielle sur laquelle des souvenirs, des images, des goûts, des attitudes, des réflexes, des sensations, se sont inscrits. Ni plus, ni moins, mais, à chaque phrase, totalement ça : une photo cadrée dinstinct, avec soin, unie aux autres par ce qui semble un hasard, et qui nest sans doute quune forme aboutie et méticuleuse dabsurdité. Pas de commentaires : un minimum dexpérience et un maximum de désespoir enseignent quils sont toujours de trop. «Je rêve dune écriture blanche, dit-il, mais elle nexiste pas.» Autre passage, au hasard : «Je pardonnerais à une femme de mavoir trompé si lautre est mieux que moi. Jaime lodeur de mes cheveux, même sales. Je suis émerveillé de pouvoir lever un bras sans comprendre comment mon cerveau transmet lordre. Je me dis régulièrement que je dois écrire des choses positives, jy arrive, mais cest plus dur que décrire des choses négatives. Dans un sandwich, je ne vois pas ce que je mange, je limagine.» Comment une phrase la-t-elle conduit à la suivante ? Chaque réponse est un récit quil na pas écrit. On peut limaginer. Expositions. Avant de publier, Edouard Levé fit lEssec, puis, de 1991 à 1996, il fut peintre. Il a écrit deux autres livres, uvres, Journal (1). Son travail photographique fait actuellement lobjet de six expositions. Il fait écho aux écrits, et vice versa. Une technique rejoint un état : la distanciation. Il savait quon vit dans un monde de stéréotypes qui font de nous des objets. Pour en traverser les apparences, il les reconstituait à froid : scènes dentreprise, de pornographie, de rugby. Sa précision plus quironique rappelle certains tableaux de Balthus. Il nest plus possible, ensuite, de regarder un cadre, un sportif, sans penser à la caricature qui les engraisse malgré eux. Edouard Levé a beaucoup voyagé. «La fin dun voyage, écrivait-il, me laisse le même goût triste que celui dun roman.» Il a photographié les Etats-Unis, un village du Périgord appelé Angoisse, quil a eu le goût de ne pas peupler dhabitants pour ne pas en faire des spécimens. Les habitants dAngoisse sont les A ngoissais, et non les angoissés. Langoisse na pas de visage et dailleurs elle est partout. Simplement, ici, elle portait son nom. En décembre 2006, il part en Argentine pour interroger les gens sur la dictature. Le livre ne se fera pas. De Buenos Aires, il nous écrit : «Jai donc erré, mais après une semaine de promenades transversales dans cette ville qui me rappelle New York pour la structure urbaine, Paris pour les vieux immeubles, et Bangkok pour le bruit, il serait temps que je rencontre des Argentins.» Exotisme. Un peu de temps passe et il rentre, avec un sentiment de perdition quil connaissait bien. «Il faut parfois se perdre pour trouver la route, conclut-il. Je ne sais pas encore quel chemin jai trouvé, mais je sens que je le comprendrai à mon retour.» On nous bassine avec les gens qui voyagent pour se trouver. Les seuls voyages sont ceux où lon ne trouve rien, surtout pas soi, rien sinon dautres formes sensibles dinquiétude et dabsence. Lexotisme fondamental, cest ça. Edouard Levé était un homme très drôle et profondément exotique. Les dernier mots dAutoportrait sont : «Je ne pourrai dire quune fois sans mentir : Je meurs. Le plus beau jour de ma vie est peut-être passé.» Pour une fois, on préfererait quil ait menti. Philippe Lançon Source: http://www.liberation.fr/culture/285343.FR.php
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Archiviste-paléographe, Edmond Pognon, mort le 28 septembre à l'âge de 96 ans, a mené de front un parcours d'administrateur au sein de la Bibliothèque nationale et une carrière de médiéviste pour l'essentiel consacrée au tournant si controversé de l'An Mil. On lui doit une synthèse sur ce moment crucial (L'An Mille, 1947), une biographie pionnière d'Hugues Capet (Le Mémorial des siècles, Albin Michel, 1966), et un très accessible essai, La Vie quotidienne en l'An Mille (Hachette, 1981). Entré en 1935 comme bibliothécaire au département des manuscrits de la BN, il passe à celui des estampes, avant de devenir conservateur en chef. Parallèlement à des publications savantes, croisant inventaire du fonds français et édition de manuscrits enluminés (Tristan et Iseut, éd. Philippe Lebaud, 1991 ; Les Très Riches Heures du duc de Berry, Minerva, 1993), Edmond Pognon relut cette " certaine idée de la France" qu'affichait de Gaulle au miroir d'une geste nationale de vingt siècles (De Gaulle et l'Histoire de France, Albin Michel, 1970), qu'il complète par un essai sur De Gaulle et l'Armée (Plon). Article paru dans l'édition du 21.10.07.
Source: http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3382,36-969276@51-969358,0.html
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